[ Laura D. ]



« Laura D., mes chères études » 

Ce livre n'est pas un roman, mais il vaut la peine d'être lu, et à mon humble avis doit être lu.  La qualité littéraire est un peu douteuse dans cet ouvrage, mais ce n'est pas le plus important ici : ce qui est important ce sont les faits. Tout est troublant et décrit avec un réalisme et une sincérité déconcertante et poignante. Lisez ce livre, et faîtes-vous votre propre avis sur la question et le sujet !
Laura est une étudiante en première année à l'université, elle est issue d'un milieu modeste. Consciente des difficultés financières familiales, elle entend se débrouiller seule, mais sa précarité  grandissante finit par lui faire arrêter ses études. Déterminée à réussir, elle cumule les petits boulots avant de s'apercevoir assez vite qu'activité rémunérée et ses études ne sont pas forcément conciliables. Un soir, alors qu'elle surfe sur Internet, elle découvre un type d'annonces particulier, classées sous la classification de rencontres vénales. Piquée de curiosité et poussée par un besoin irrépressible d'argent, elle répond à une offre d'un homme qui cherche une masseuse. En un clic, Laura va tomber dans le monde de la relation sexuelle tarifée et ses clients deviennent de plus en plus nombreux ; c'est à ce moment précis que sa vie bascule. L'image de l'étudiant bohème peut cacher une réalité moins romanesque. La paupérisation grandissante des étudiants leur impose des choix parfois lourds de conséquences. Le témoignage inédit de Laura dévoile les limites de leur débrouillardise et l'ampleur d'un phénomène encore méconnu : l'escorting voire la prostitution. Cette forme de prostitution de jeunes étudiantes en quête d'argent rapide concernerait entre 20 000 et 40 000 d'entre elles.

« Je me rends compte, à ce moment précis, que la vie d'une fille de joie ne s'arrête pas au sexe. Les clients contactent souvent des prostituées juste pour parler, se soulager de leurs vies ennuyeuses ou entravées. Je ne suis pas prête à supporter cette situation, à entendre l'homme en rut se plaindre. J'ai mes propres problèmes et, même si aucune échelle de douleur existe, c'est bien plus que je ne peux supporter. La conversation prend un dangereux tournant, et s'oriente à présent vers quelque chose de beaucoup trop personnel à mon goût. Je suis en train de devenir sa « psy-cul ». Ce mec m'oblige à penser, et cela, ce ne devrait pas être compatible avec la Laura fille de joie. Tout çà n'est pas franchement joyeux. »