[ Jérôme Garcin ]


Jérôme Garcin est un journaliste et écrivain français. Il dirige le service culturel du Nouvel Observateur, et produit et anime l'émission : Le Masque et la Plume. Il est également membre du comité de lecture de la Comédie Française. « Le voyant » est son dix-septième ouvrage.

« Le voyant » 

L'histoire commence quand Jacques Lusseyran n'est encore qu'un enfant de 8 ans ; il se fait pousser brutalement dans la cour de l'école. Sa rétine perforée, il devient aveugle du jour au lendemain. Jacques Lusseyan ne va jamais considérer sa cécité comme un handicap, bien au contraire. Il est persuadé qu'il va faire de sa différence un atout : il va voir et ressentir ce que personne ne voit. L'auteur ne se limite pas à composer une simple biographie ; il élargit son récit à de plus grands horizons. Il n'hésite pas à se mettre en scène, donnant ainsi l'impression d'une constante compassion pour le personnage.  Il apprend le braille, entame des études brillantes, et a un goût très prononcé pour la littérature allemande ; il entre en 1941 à Louis le Grand en classe préparatoire. Jacques Lusseyran est un étudiant très doué, et s'engage pour ce qu'il considère comme son devoir : la résistance ; il dirige plus de six-cent résistants et rejoint le réseau de la Défense de la France. En 1943, il se fait arrêté et déporté à Buchenwald. En 1945, Jacques Lusseyran fait partie des rares survivants. Au retour de toute cette atrocité, une autre vie commence pour lui. Paradoxalement, il la trouve plus complexe et plus dure que ce qu'il imaginait. Blessé par si peu de reconnaissance, il part aux Etats-Unis enseigner la littérature française. Il commence à écrire, mais dans l'ombre suite à un premier ouvrage au succès timide.
Jérôme Garcin restitue avec brio dans cet ouvrage la vie du résistant aveugle : Jacques Lusseyran, bien trop souvent méconnu et oublié. Le personnage biographié nous émeut au fur et à mesure des pages ; il va parvenir à transformer l'obscurité en lumière. Monsieur Garcin, je vous remercie, de tout mon cœur, de m'avoir fait connaître une personne que je ne connaissais pas, injustement oublié. Jérôme Garcin rend ici hommage à Jacques Lusseyran avec une sincérité pleine de chaleur et d'émotion embellie par une écriture particulièrement belle et humble, faisant de cet ouvrage un livre exceptionnel à lire impérativement.

« J'ai su très tôt, dira-t-il plus tard en se souvenant de son enfance, que la cécité me protègerait contre une grave misère : celle d'avoir à vivre avec les égoistes et les sots. »